DEI Résiste au Canada Malgré le Backlash Mondial

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novembre 26, 2025

DEI Résiste au Canada Malgré le Backlash Mondial

Imaginez la scène : aux États-Unis, les grands patrons ferment un à un les programmes DEI sous la pression politique. De l’autre côté de la frontière, dans les tours de Toronto ou de Montréal, des comités d’investissement comptent soudain plus de femmes et de minorités visibles qu’il y a trois ans. Paradoxe ? Pas vraiment. Le Canada trace sa propre route, et les chiffres du dernier rapport de la BDC viennent le prouver avec une clarté surprenante.

Le Canada dit non au recul mondial sur la diversité

Chaque fin d’année apporte son lot de rapports. Celui publié cette semaine par BDC Capital, le bras venture de la Banque de développement du Canada, mérite qu’on s’y arrête. Intitulé sobrement 2025 DEI & ESG Industry Report, il dresse un constat inattendu : malgré le bruit médiatique mondial, la diversité progresse bel et bien dans l’écosystème canadien du capital-risque.

Paula Cruickshank, vice-présidente principale des investissements chez BDC, ne cache pas sa satisfaction :

« Malgré les gros titres, les gens croient vraiment que c’est important. »

– Paula Cruickshank, BDC Capital

Et les chiffres lui donnent raison.

Des comités d’investissement enfin plus représentatifs

Le bond le plus spectaculaire concerne les comités d’investissement des fonds (les fameux General Partners). En 2021, seulement 63 % d’entre eux comptaient au moins une femme. Fin 2024 ? On atteint 88 %. Près de neuf fonds sur dix ont franchi le pas.

Pour les minorités visibles, la progression est également nette même si les données restent plus discrètes – le rapport parle d’une « augmentation significative » dans les rôles de décision.

Ces chiffres ne sortent pas d’un chapeau. Ils résultent de politiques concrètes adoptées par la majorité des fonds :

  • Plus de 90 % disposent désormais d’une politique de congé parental généreuse
  • 90 % ont mis en place des processus anti-biais à l’embauche
  • 71 % offrent un canal dédié pour signaler le harcèlement

Mais attention : avoir une femme dans le comité ne signifie pas encore parité. À l’échelle de toute l’équipe, les femmes représentent toujours seulement 34 % des effectifs.

Le talon d’Achille : la rétention des talents féminins

Voici le revers de la médaille. Si les femmes entrent plus nombreuses dans le métier, elles le quittent aussi plus vite. Dans 54 % des fonds étudiés, plus de la moitié des départs concernaient des femmes.

Canadian Women in VC avait déjà tiré la sonnette d’alarme cette année : une femme sur quatre a quitté l’industrie entre 2019 et 2024. Les raisons ? Horaires infernaux, manque de perspectives claires en termes de carried interest, culture parfois toxique.

Paula Cruickshank le dit sans détour :

« Travailler dans le VC, c’est dur. Il faut être récompensé à la hauteur de l’effort. Il faut sa part du gâteau. »

– Paula Cruickshank

Traduction : sans accès réel à la propriété du fonds (carry), beaucoup préfèrent partir créer leur propre structure ou rejoindre le corporate.

Quand performance rime avec diversité

Pourquoi les fonds canadiens résistent-ils à la vague anti-DEI alors que nos voisins du Sud plient ? La réponse tient en un mot : performance.

Kathryn Wortsman, managing partner d’Amplify Capital, l’affirme sans détour : le succès financier de son fonds est « étroitement lié à la diversité dans les équipes de direction » de ses participations. Olivier Quenneville, à la tête de Réseau Capital au Québec, ajoute que les stratégies ESG renforcent carrément la rentabilité des portefeuilles.

Autrement dit, au Canada, on ne fait pas du DEI par vertu : on le fait parce que ça rapporte. Et ça change tout.

ESG : fini les grandes déclarations, place aux actes concrets

L’autre grande leçon du rapport concerne la partie environnementale. Les promesses tonitruantes de neutralité carbone ? En chute libre : seulement 5 % des fonds s’y engagent encore, contre 18 % en 2022.

Mais là où certains crient au recul, Paula Cruickshank voit une forme de maturité. Les fonds préfèrent désormais des actions tangibles :

  • Intégration systématique de critères ESG dans la due diligence
  • Policies de limitation des vols en avion
  • Mesure réelle de l’empreinte des portefeuilles

Le durcissement des règles anti-greenwashing au Canada (juillet 2024) a aussi poussé les acteurs à la prudence. Mieux vaut ne rien promettre que risquer une amende.

BDC met le paquet sur les femmes entrepreneures

Impossible de parler de DEI au Canada sans évoquer le rôle de la BDC. Avec la plateforme Thrive lancée en 2022 (500 millions de dollars, dont 300 millions dédiés aux startups fondées par des femmes), la banque publique joue les locomotives.

Cette année, elle a remis 50 millions supplémentaires dans un fonds d’acquisition dédié aux femmes qui reprennent des PME de boomers partant à la retraite. Résultat : plus de 21 500 entrepreneures déjà accompagnées, avec un objectif proche des 23 000 d’ici 2027.

Et maintenant ?

Le Canada ne vit pas dans une bulle. La pression politique venue du Sud pourrait un jour déborder. Mais pour l’instant, les chiffres parlent : la diversité progresse parce qu’elle est perçue comme un avantage compétitif, pas comme une contrainte.

Le vrai défi des prochaines années ? Transformer l’accès en véritable pouvoir : plus de femmes associées commanditées, plus de carry distribué, plus de fonds lancés par des minorités visibles. Car avoir une chaise à la table, c’est bien. Décider du menu, c’est mieux.

En attendant, pendant que certains pays font machine arrière à toute vitesse, le Canada avance à son rythme : prudent, pragmatique, et finalement plus résistant qu’on ne le croit.

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