Incidents en vol : Boeing seul responsable ?
Depuis quelques semaines, les incidents impliquant des avions Boeing semblent se multiplier aux quatre coins du monde. Porte arrachée sur un 737 MAX, pneu éclaté sur un 777, perte d'altitude brutale d'un 787... Les dysfonctionnements s'enchaînent et pointent du doigt les appareils de l'avionneur américain. Mais Boeing est-il réellement le seul responsable de cette situation préoccupante ?
Des défauts de fabrication avérés chez Boeing
Il est indéniable que Boeing a pris des libertés avec la qualité et la sécurité ces dernières années. La quête effrénée de rentabilité financière semble avoir pris le pas sur la rigueur industrielle. Les révélations récentes d'un ancien ingénieur de la firme sont accablantes :
Des défauts de fabrication sur les 787 et 777 pourraient menacer les structures de ces appareils sur le long terme.
– Un ancien ingénieur de Boeing
Ces dérives inacceptables entachent sérieusement la réputation de l'avionneur. Néanmoins, il serait excessif de jeter l'opprobre sur les quelques 10 000 appareils Boeing en service actuellement.
Un biais médiatique défavorable
La sécurité aérienne n'a jamais été aussi élevée qu'aujourd'hui. Paradoxalement, le moindre incident fait désormais l'objet d'une attention médiatique décuplée. Dans ce contexte, Boeing semble payer au prix fort la moindre défaillance.
Pourtant, son concurrent Airbus n'est pas épargné. En mars dernier, un moteur d'A320 a dû être coupé en plein vol au-dessus de l'Espagne. Dans les années 90, les débuts de l'A320 ont aussi été émaillés de plusieurs accidents mortels. Mais avec le temps, les critiques se sont estompées.
Une responsabilité partagée
Au-delà des avionneurs, les compagnies aériennes et les acteurs de la maintenance ont aussi leur part de responsabilité dans la sécurité des vols :
- Les motoristes comme Pratt & Whitney rencontrent des problèmes de fiabilité.
- Après la crise du Covid, les compétences des mécaniciens peuvent être fragilisées par les embauches massives.
- La pression financière pousse parfois à des compromis sur la qualité de la maintenance.
Si Boeing doit assumer ses errements industriels, pointer l'avionneur comme l'unique responsable serait réducteur. La sécurité aérienne est l'affaire de tous les acteurs du secteur. Avionneurs, compagnies, maintenance... Chacun à son niveau doit placer la qualité et la sécurité au-dessus des considérations économiques.
