
Kubota investit 10 millions d’euros pour doubler la production de machines agricoles
Le marché des machines agricoles est en pleine mutation, tiré par la demande croissante pour des solutions durables. Pour répondre à ces nouveaux enjeux, le géant japonais Kubota, l'un des leaders mondiaux du secteur, mise sur l'innovation et les investissements massifs. Zoom sur son ambitieux projet d'extension en Vendée.
10 millions d'euros pour doubler les capacités
Implanté depuis 2012 aux Landes-Genusson en Vendée, le site Kubota, qui opère sous la marque Kverneland Group, s'apprête à changer de dimension. Le japonais va en effet injecter pas moins de 10 millions d'euros pour agrandir l'usine et doubler sa capacité de production. Les travaux, qui s'étaleront sur un an, doivent s'achever en juin 2026.
L'objectif est clair : renforcer le leadership de Kubota sur le segment porteur des outils de déchaumage et de désherbage mécanique. Car la demande mondiale explose sur ce créneau, porté par la transition écologique de l'agriculture.
Cette initiative, motivée par une demande mondiale en forte croissance, permettra de doubler la capacité de production des outils Kubota et Kverneland.
Guillaume Hulin, DG de l'usine des Landes-Genusson
Cap sur les machines XXL
Concrètement, les nouvelles installations permettront de produire des machines agricoles de très grande largeur, jusqu'à 12 mètres, pour couvrir davantage de surface. C'est le cas du déchaumeur à disques Kverneland Qualidisc 21000 T qui fera son entrée en production.
L'usine en profitera aussi pour réinternaliser la fabrication de pièces jusqu'ici sous-traitées et pour rapatrier l'atelier prototypes. De quoi gagner en réactivité et en agilité, tout en réduisant les coûts.
Modernisation à tous les étages
L'extension, qui portera la surface du site de 1,3 à 2 hectares, se double d'un vaste plan de modernisation. Au menu :
- Nouveaux espaces de production pour la soudure, la peinture et l'assemblage
- Bureaux R&D flambant neufs avec un atelier prototypes agrandi
- Doublement de la capacité d'expédition avec une logistique revue
- Déploiement de robots de soudure et de peinture
- Mise en place de véhicules à guidage automatique
- Installation de centrales solaires en toiture (770 kWc)
De quoi mettre l'usine vendéenne aux meilleurs standards mondiaux et lui donner les moyens de ses ambitions. Avec à la clé des créations d'emplois à prévoir, même si le nombre n'est pas encore connu.
Un marché mondial en plein boom
Cet investissement majeur témoigne du dynamisme du secteur des agroéquipements, et plus largement de l'industrie des machines agricoles. Un marché ultra-concurrentiel de 138 milliards de dollars, dominé par une poignée de géants mondiaux comme John Deere, CNH ou AGCO.
Dans ce contexte, Kubota fait figure de challenger ambitieux. Le nippon, qui pèse plus de 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires, multiplie les investissements pour grignoter des parts de marché, surfant notamment sur la vague porteuse de l'agriculture durable et de la mécanisation des pays émergents.
Son usine vendéenne, dédiée aux outils de travail du sol, incarne cette stratégie offensive. Déjà en forte croissance, le site a vu ses ventes bondir de 15% en 2023, à 38 millions d'euros, dont 80% à l'export. Un succès qui en appelle d'autres.
Kubota mise sur la France
Pour doper sa R&D, le groupe a aussi mis la main en 2023 sur la pépite française BC Technique, un spécialiste du désherbage mécanique. Une acquisition qui confirme son ancrage hexagonal, où il exploite quatre usines et un centre logistique.
Outre Les Landes-Genusson, Kubota a massivement investit ces dernières années sur ses sites industriels, avec notamment :
- La relocalisation d'une partie de la production de cabines de tracteurs à Bierne (Nord)
- Un nouveau centre de distribution européen de pièces détachées à Louvigny (Moselle)
Autant de signaux qui témoignent de la vitalité de l'écosystème français des machines agricoles. Un secteur stratégique qui devrait continuer à doper l'activité industrielle dans l'Hexagone, à l'heure où la souveraineté alimentaire s'impose comme une priorité.