Le Canada et les États-Unis collaborent sur la sécurité frontalière
Après des semaines de tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis, une lueur d'espoir émerge. Lors d'échanges téléphoniques ce mardi entre Justin Trudeau et Donald Trump, les deux dirigeants ont convenu d'un plan commun visant à renforcer la sécurité à leur frontière partagée. Au cœur des préoccupations : endiguer le flot de fentanyl et combattre le crime organisé qui profite de la perméabilité frontalière.
Un "Fentanyl Czar" pour coordonner la lutte
Premier geste fort, Ottawa s'engage à nommer un "Fentanyl Czar", haut responsable entièrement dédié à la coordination de la lutte contre ce fléau. Cette "drogue zombie" a fait des ravages des deux côtés de la frontière ces dernières années. Produit par les cartels mexicains, le fentanyl transite souvent par le Canada avant d'inonder le marché américain.
En parallèle, le Canada débloque 200 millions de dollars supplémentaires pour muscler son dispositif de renseignement ciblant spécifiquement les trafiquants de fentanyl. Les cartels impliqués seront désormais considérés comme des organisations terroristes, ouvrant la voie à des sanctions plus sévères.
Une "Joint Strike Force" canado-américaine
Innovation majeure, les deux pays lancent une unité d'élite conjointe baptisée "Joint Strike Force". Sa mission : démanteler les réseaux criminels transfrontaliers, tarir les flux de fentanyl et traquer l'argent sale du trafic de drogue. Composée d'experts des douanes, de la DEA et de la GRC, cette task force incarne la volonté de coopération sans faille.
Le crime organisé et le fentanyl ne connaissent pas de frontières. Pour les vaincre, nous devons unir nos forces et agir comme un seul bloc nord-américain.
– Justin Trudeau, Premier ministre du Canada
1,3 milliard pour des frontières High-Tech
Ottawa réaffirme aussi son plan d'investir 1,3 milliard de dollars pour moderniser les infrastructures et équipements frontaliers :
- Nouveaux hélicoptères et drones de surveillance
- Capteurs, caméras infrarouges, détecteurs chimiques
- Intelligence artificielle pour analyser les données
- Formation de 500 nouveaux garde-frontières
Le but : détecter et intercepter plus efficacement les tentatives de contrebande, tout en fluidifiant le trafic légal de marchandises et de personnes. Un défi d'équilibriste auquel s'attellent de nombreuses start-ups et entreprises technologiques des deux pays.
Pause de 30 jours sur les tarifs douaniers
En échange de ces engagements canadiens jugés "très positifs" par la Maison Blanche, Washington consent à suspendre temporairement ses menaces de taxes de 25% sur les importations canadiennes. Un ouf de soulagement pour de nombreux secteurs économiques, notamment l'automobile et l'agroalimentaire.
Cette trêve de 30 jours doit permettre aux négociateurs des deux pays de plancher sur un accord commercial de long terme, qui intégrerait les nouvelles dispositions sécuritaires. Mais le Premier ministre de l'Ontario Doug Ford met en garde :
Que ce soit dans un mois ou un an lorsque nous renégocierons l'ACEUM, le président Trump continuera de brandir la menace des tarifs pour obtenir ce qu'il veut.
– Doug Ford, Premier ministre de l'Ontario
Si cette pause est bienvenue, elle ne règle pas tous les contentieux, loin de là. Ottawa doit utiliser ce répit pour renforcer sa résilience économique face à l'imprévisibilité américaine, plaide le Conseil des Innovateurs Canadiens. Stimuler l'innovation, diversifier les partenariats, bref ne plus mettre tous ses œufs dans le panier US.
Le Canada a 30 jours pour faire ses preuves en matière de sécurité frontalière. 30 jours aussi pour préparer l'après, et ne plus subir le chantage aux tarifs douaniers de son puissant voisin. Réussir ce double pari sécuritaire et économique ne sera pas une mince affaire, mais l'heure de la mobilisation générale a sonné.