Robots Bâtisseurs pour Protéger les Colons Lunaires

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Innovationsfr
août 7, 2024

Robots Bâtisseurs pour Protéger les Colons Lunaires

Imaginez un instant : vous venez d'atterrir sur la Lune, prêt à rejoindre la toute nouvelle colonie installée à sa surface. Mais à peine les portes de votre module ouvertes, vous réalisez que le site est un véritable champ de bataille. Des débris et de la poussière lunaire virevoltent violemment, projetés par la puissance des moteurs de votre vaisseau lors de sa descente. C'est là que vous apercevez, au loin, une imposante structure circulaire. Un mur, en pierre, érigé tout autour de la base. Votre bouclier salvateur, construit par d'infatigables robots autonomes. Science-fiction ? Pas tant que ça. Des chercheurs planchent actuellement sur ce scénario qui pourrait bientôt devenir réalité.

Des atterrissages lunaires dévastateurs

L'idée peut sembler surprenante, mais elle répond en fait à un défi de taille pour nos futures aventures sur la Lune. Car si les images des missions Apollo nous ont habitués à des alunissages en douceur, la réalité est tout autre. Lorsqu'un engin se pose sur notre satellite, ses moteurs soulèvent une quantité colossale de régolithe lunaire, un mélange poudreux de roche et de poussière qui recouvre la surface. Propulsés à des vitesses vertigineuses, ces débris deviennent alors de redoutables projectiles capables d'endommager sérieusement toute infrastructure alentour.

Une problématique qui n'a rien d'anecdotique, comme l'a démontré l'analyse de pièces du module Surveyor III après leur retour sur Terre en 1969. Malgré une distance de plus de 300 mètres avec le site d'atterrissage d'Apollo 12, l'appareil avait subi d'importants dégâts dus aux impacts. Un constat alarmant à l'heure où l'humanité envisage un retour pérenne sur la Lune.

On estime qu'un alunissage peut affecter l'environnement lunaire sur des milliers de mètres autour de la zone d'atterrissage.

La menace des futurs alunissages

Et les défis s'annoncent de taille. Avec la future base lunaire prévue par le programme Artémis, la Lune verra se multiplier les rotations de vaisseaux pour assurer la relève des équipages et le réapprovisionnement. Or le futur système d'atterrissage lunaire développé par SpaceX, le Starship HLS, promet par sa taille des nuages de débris toujours plus importants. Nos colonies devront donc s'en protéger à tout prix.

Si des solutions comme la fabrication de briques lunaires ont déjà été suggérées, une équipe menée par Jonas Walther de l'ETH Zürich propose une approche différente : utiliser directement les ressources lunaires à disposition. Leur idée ? Collecter des blocs de roche à la surface pour les empiler et ériger de robustes murs.

Des rovers maçons surpuissants

Une tâche qu'accompliraient des rovers autonomes de type HEAP, dont les capacités ont déjà été démontrées lors de tests sur Terre par la même équipe de l'ETH. Ces machines seraient capables, de manière totalement autonome, de creuser, collecter et transporter d'énormes quantités de roche.

Après avoir identifié un site pertinent, une flotte de ces rovers partirait explorer un périmètre allant jusqu'à plusieurs centaines de kilomètres pour en extraire les blocs les plus intéressants. Ramenés au niveau du site à protéger, ils seraient alors empilés pour former des murs circulaires de plusieurs mètres d'épaisseur, isolant la colonie des dangereuses projections. Dans leurs simulations, les chercheurs sont parvenus à concevoir un mur de 3.3 mètres de haut sur 50 mètres de diamètre, qui pourrait être construit en à peine 126 jours.

Les chercheurs estiment que le procédé serait 100 fois moins énergivore que les méthodes de construction lunaire précédemment proposées.

Une méthode astucieuse et écologique

L'intérêt majeur de cette technique est en effet de ne nécessiter quasiment aucune transformation des roches, contrairement aux autres procédés envisagés comme la fabrication de briques par fusion. Il suffirait de sélectionner des blocs de taille et de forme adaptées, nul besoin d'un traitement industriel lourd et coûteux en énergie.

Alors que la question des ressources sera cruciale pour les futures colonies, il s'agit là d'un avantage décisif. D'autant que le régolithe lunaire est une denrée précieuse, qui pourrait être utilisée pour de nombreuses autres applications comme l'extraction d'eau, d'oxygène ou la production d'énergie. En exploitant la roche brute, les rovers-maçons n'en gâcheraient pas une miette !

Des défis techniques restent cependant à relever, notamment concernant l'imperméabilisation des murs afin de limiter la fuite de poussière entre les blocs. Mais les chercheurs sont confiants : leur technique représente une piste des plus prometteuses pour sécuriser nos futures installations sur la Lune. Un pas de plus vers une présence pérenne de l'humanité sur d'autres mondes !

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