
Pierre Lassonde Investit 50M$ dans la Deep Tech à Montréal
Saviez-vous qu’un seul geste philanthropique peut redéfinir l’avenir technologique d’une région entière ? C’est exactement ce que Pierre Lassonde, magnat minier et diplômé de Polytechnique Montréal, a entrepris avec un don colossal de 50 millions de dollars. Cette somme, versée par sa fondation familiale, vise à créer un institut dédié à la **deep tech**, un domaine où la science et l’ingénierie s’entrelacent pour repousser les limites de l’innovation. À une époque où la technologie façonne notre quotidien, cette initiative pourrait bien positionner le Québec comme un acteur incontournable sur la scène mondiale.
Un Don Historique pour une Vision d’Avenir
Ce n’est pas tous les jours qu’une université reçoit un tel coup de pouce financier. Avec cette contribution, la plus importante jamais enregistrée dans l’histoire de Polytechnique Montréal, Pierre Lassonde ne se contente pas de signer un chèque : il investit dans un rêve ambitieux. La **deep tech**, ou technologie profonde, désigne ces avancées qui nécessitent des percées scientifiques majeures, bien au-delà des simples améliorations logicielles. Pensez aux semi-conducteurs révolutionnaires ou aux systèmes quantiques capables de réduire l’empreinte énergétique du numérique.
Lassonde, qui préside le conseil d’administration de l’université, voit dans ce projet une chance de renforcer le lien entre recherche académique et retombées socio-économiques. « Le Québec et le Canada ont tout pour briller sur la scène technologique mondiale », a-t-il déclaré, soulignant son espoir que ce don agisse comme un catalyseur. Une vision partagée par Maud Cohen, présidente de l’établissement, qui y voit une opportunité unique de faire rayonner l’expertise locale.
Un Institut au Cœur des Enjeux Technologiques
L’objectif de ce nouvel institut est clair : devenir un partenaire stratégique pour les grands projets technologiques de la province. Des villes comme Bromont, Québec et Ottawa, déjà des pôles d’innovation, bénéficieront de cette synergie. À Bromont, par exemple, où se trouve Technum Québec, une zone d’innovation désignée par le gouvernement, des géants comme IBM ou Nord Quantique pourraient collaborer avec les équipes de recherche de Polytechnique. Cette alliance promet des avancées concrètes et rapides.
Concrètement, les fonds serviront à constituer des équipes pluridisciplinaires capables de relever des défis complexes. L’institut ne se contentera pas de suivre les tendances : il veut les définir. En misant sur des collaborations avec l’industrie, il ambitionne de transformer les découvertes en solutions tangibles pour la société.
Des Projets qui Changent la Donne
Quels sont les premiers axes de recherche ? L’institut se concentrera sur des technologies aussi fascinantes qu’essentielles. Parmi elles, le développement de dispositifs d’émission et de détection dans le spectre infrarouge moyen. Ces systèmes pourraient équiper les véhicules autonomes, leur permettant de « voir » à travers le brouillard ou la neige, un atout précieux dans un climat comme celui du Québec.
Un autre chantier prioritaire concerne les systèmes d’imagerie ultrasensibles pour détecter précocement des cancers. Imaginez une technologie capable de repérer des anomalies avant même que les symptômes n’apparaissent : c’est le genre de percée que l’institut veut rendre possible. Enfin, les chercheurs exploreront des solutions quantiques pour réduire la consommation énergétique des technologies numériques, un enjeu crucial à l’ère de l’hyperconnectivité.
« Québec et Canada ont tout ce qu’il faut pour se démarquer dans la haute technologie mondiale, et j’espère que ce don sera un déclencheur. »
– Pierre Lassonde
Pierre Lassonde : Un Philanthrope Visionnaire
Si le nom de Pierre Lassonde résonne aujourd’hui, ce n’est pas seulement pour ce don exceptionnel. Cet homme d’affaires québécois s’est fait connaître en cofondant Franco-Nevada, une entreprise pionnière dans les royalties aurifères, dès 1982. Diplômé de Polytechnique en 1971, il n’a jamais oublié ses racines et son attachement à l’éducation. En 2011, il avait déjà marqué les esprits en offrant 25 millions de dollars à l’Université York pour créer la Lassonde School of Engineering.
Son dernier geste à Montréal dépasse toutefois toutes les attentes. Comparé à d’autres dons récents dans le milieu académique canadien, comme les 3 millions offerts par Clio à l’Université de la Colombie-Britannique, celui-ci se distingue par son ampleur et son ambition. Lassonde ne fait pas que financer : il inspire une nouvelle génération d’innovateurs.
Un Écosystème Propice à l’Innovation
Le Québec n’est pas un novice en matière de technologie. Avec des hubs comme Montréal, déjà reconnue pour son dynamisme en intelligence artificielle, et Bromont, centre névralgique des semi-conducteurs, la province dispose d’un terreau fertile. L’institut de Polytechnique vient s’ajouter à cet écosystème, renforçant une chaîne d’innovation qui va de la recherche fondamentale à l’application industrielle.
Les retombées pourraient être immenses. En formant des experts, en attirant des talents internationaux et en collaborant avec des entreprises locales, l’institut a le potentiel de créer des milliers d’emplois qualifiés. À terme, c’est toute l’économie régionale qui pourrait en bénéficier, avec des avancées exportables à l’échelle mondiale.
Les Défis de la Deep Tech
Mais la route ne sera pas sans embûches. La **deep tech** exige des investissements massifs, tant en temps qu’en argent. Contrairement aux startups classiques qui peuvent lancer un produit en quelques mois, les projets visés ici nécessitent des années de recherche. Patience et persévérance seront de mise pour transformer ces idées en réalités.
De plus, la concurrence mondiale est rude. Des pays comme les États-Unis, la Chine ou la Corée du Sud dominent déjà certains secteurs, comme les semi-conducteurs. Pour se démarquer, le Québec devra miser sur sa créativité et sa capacité à innover dans des niches spécifiques, comme les technologies adaptées aux conditions climatiques extrêmes.
Un Modèle pour l’Avenir ?
Ce don de Pierre Lassonde pourrait-il inspirer d’autres mécènes ? Dans un contexte où les gouvernements peinent parfois à financer la recherche, le rôle des philanthropes devient crucial. L’exemple de Polytechnique montre qu’un partenariat entre le privé et le public peut ouvrir des perspectives inédites.
Pour résumer, cette initiative se décline en plusieurs forces :
- Un financement record pour des projets audacieux.
- Une volonté de collaboration avec les acteurs régionaux.
- Des applications concrètes au service de la société.
Reste à voir si cet institut tiendra ses promesses. Une chose est sûre : avec ce geste, Pierre Lassonde a planté une graine qui pourrait faire pousser un géant technologique au cœur du Québec.